Pénurie, ventes et augmentation des prix : quel avenir pour les comics en 2022 ? – avec Xavier Guilbert

Nous voilà de retour avec une nouvelle émission thématique, qui se veut être un commentaire d’actualité ponctuel comme nous aurons l’envie d’en faire de temps en temps, pour causer du marché comics et de son évolution année après année. L’idée de ce podcast est de faire suite à la fois à l’état des lieux du marché comics survenu plus tôt dans l’année, mais aussi à l’émission sur le prix de fabrication des comics réalisé avec Sullivan Rouaud. Nous avons le plaisir d’accueillir une nouvelle fois Xavier Guilbert, rédacteur en chef du site du9, l’autre bande dessinée, membre du comité de sélection du FIBD, et commissaire d’exposition pour le même festival, afin de faire le point sur les changements importants survenus sur le marché en cette fin d’année.

Comment anticiper 2022 du côté des comics ?

Au fil de cette émission sous forme de discussion fleuve, on reviendra avec Xavier Guilbert sur l’importance de la loi Lang dans le prix de comics, on reviendra d’ailleurs sur ces tarifs en terme de facteur d’accessibilité du médium, mais aussi sur la pénurie qui touche tout le secteur de l’industrie, la crise que connaît le distributeur MDS sur le marché et son impact direct sur les autres acteurs du milieu, ainsi que sur l’augmentation inéluctable des prix des comics (et autres bande dessinées), pour savoir un peu, du moins tenter, de quoi sera fait l’année 2022. En route !

Comme toujours, on espère que nos émissions vous plaisent, et on vous rappelle que vous pouvez le faire savoir. D’une part, en commentant et réagissant dans l’espace commentaire du site. D’autre part, en partageant nos podcasts sur vos réseaux sociaux et en en discutant tout autour de vous. Enfin, pour celles et ceux qui le peuvent, en contribuant à la pérennité du podcast via notre page Tipeee. Très bonne écoute, et à très vite pour la suite de nos émissions !


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Commentaires

  1. Encore un podcast super intéressant sur le sujet, je suis 90% d’accord sur le sujet de l’argent, pourquoi pas créer un prix spécial librairies ou bien leur donner quelques grosses exclusivités.
    Au niveau du manga, l’animation et le format qu’on peut transporter/partager plus facilement qu’un cartonné classique aident pas mal au niveau de la popularité.

    C’est un détail, mais les éditeurs de comics avaient participé à l’opération « marque-page de luxe », ce qui a accéléré mon achat d’American Alien perso, est-ce que ce genre d’opérations ont un impact ou avez vous eu un retour des éditeurs ?

  2. Excellent podcast ! Comme toute la série des derniers superfriends d’ailleurs. Merci de prendre le temps de parler de ces sujets souvent moins traités et pourtant très importants (un podcast avec Panini et Delcourt sera-t-il prévu ?).

    Comme suggéré à un moment, ça serait très intéressant de se faire confronter les points de vue directement en face à face dans le même podcast (notamment toute la partie sur la loi Lang). Je me doute qu’il n’est pas aisé d’accorder les agendas de chacun mais à l’avenir un vrai débat contradictoire sur le sujet pourrait être très éclairant (au delà de ses avantages, qu’opposer concrètement à ce soi-disant « monstre » qu’aurait la loi Lang ?)

    D’ordinaire, je ne commente jamais mais je me permets de revenir sur un point qui m’a fait sortir de mes gonds : la question du prix. La position de Xavier Guilbert me semble assez déconnectée de la réalité et (attention gros mot) un peu bourgeoise. Il a beau s’appuyer sur quelques études pour argumenter (ce qui est très bien), il me semble que sa situation privilégiée (à la fois financière et en tant que jury recevant des centaines de titres par an) lui fait oublier la réalité de la majorité des lecteurs. Je comprends bien qu’il veut dire que le prix n’est pas le seul moteur à l’achat mais il semble oublier que c’en est un frein important pour beaucoup. Il est important de rappeler que, contrairement à lui, tout le monde n’a pas les moyens d’acheter un livre sans en regarder le prix !
    Quand il prétend qu’un lecteur se chercherait des excuses pour ne pas acheter un livre sous un faux prétexte qu’il serait trop cher, je peine à voir de quelle réalité il parle. Évidemment qu’un album entre 15 et 20 euros (pour prendre les comics) ne sera pas accessible à un lecteur aux revenus modestes (et encore pire lorsqu’il dépasse les 50 euros, ce qui représente le budget nourriture hebdomadaire moyen des 18-24 ans[1]).
    Je m’éloigne un peu du sujet mais ce type d’arguments (« quand on veut, on s’en donne les moyens » en substance) peut s’avérer dangereux et rappelle tristement certaines justifications gouvernementales sur leurs politiques (la dernière en date, la campagne « en deux-deux » pour l’alimentation chez les jeunes ; « si les jeunes le voulaient, il pourrait manger sainement et bio » alors même qu’une majorité d’entre eux sombre dans la précarité ; la malnutrition n’est pas qu’une question de mauvaise volonté).
    (D’ailleurs, pourquoi « on n’avait dit pas de politique » ? Tout est politique !)
    Même si ce n’est pas le seul facteur à prendre en compte, les deux phénomènes de cette année (le pass culture boostant les ventes de mangas et les bonnes ventes des collections à petit prix) semble prouver au moins en partie que les ventes sont liées aux ressources des lecteurs et aux prix des albums (même si une étude plus poussée sur le sujet du prix de vente serait intéressante ; corrélation n’est pas causalité).

    Éluder du débat la question du niveau de vie des lecteurs me semble maladroit, surtout à une période où la précarité n’a de cesse d’augmenter. Comparativement, la bande dessinée reste un « produit culturel » relativement cher et donc réservée essentiellement aux classes les plus aisées.
    Et à mon sens, la disparition du kiosque ne fait qu’empirer les choses. Il devient de plus en plus couteux de se mettre à la bande dessinée (et en particulier aux comics). Se dirige-t-on vers un médium de plus en plus élitiste ? Ca ferait en tout cas le sujet d’un autre excellent podcast… 😉

    Je retourne à mon mutisme habituel.
    Encore merci ! Continuez le bon travail !

    [1] 236 euros par mois d’après une étude OpinionWay de 2019 (https://www.credit-agricole.fr/particulier/conseils/magazine/tout-un-mag/quel-budget-nourriture-prevoir-pour-une-personne.html)

    • Merci de ton commentaire ! Le « pas de politique » c’est une vanne puisque je lui réponds « non non on a pas dit ça » haha. Alors Delcourt c’est prévu et ça devrait arriver rapidement, Panini honnêtement c’est beaucoup plus compliqué puisque les responsables édito’ sont à Nice ou en Italie et généralement moins enclin pour ce genre de podcast. Mais je continue de travailler dessus lentement mais sûrement, le but c’est d’avoir tout le monde, mais chaque maison d’édition a sa façon de fonctionner.

      Je comprends ce que tu dis et même de mon côté, je n’achète au final que peu de bande dessinées (je ne reçois pas tout en SP mais suffisamment pour que je n’ai pas trop à regarder le prix quand je vais en librairie) et je sais qu’on a aussi ce côté un peu déconnecté. Après plus que juste le prix c’est vraiment cette question de « valeur perçue », parce que beaucoup jugeront que un album de comics de super-héros est trop cher par rapport à ce qu’il est ; qu’on se le dise : oui y a pas mal de trucs dispensables qui méritent pas qu’on mette 16€+ pour cinq épisodes, alors qu’à l’inverse, la version agrandie de Beta Ray Bill ? Heh, je pose les 23 balles que ça coûte sans aucun problème, parce que j’évalue la qualité derrière.

      Sur le kiosque c’est toujours un truc de serpent qui se mort la queue : le format n’est plus attractif pour un nouveau lectorat, et a été délaissé par les plus vieux qui sont juste passé à autre chose ; il y a eu aussi la crise Presstalis qui a parfois bon dos, mais a été majeure aussi dans la disparition de ce format de lecture. Puis quelque part je crois que le mensuel en format découpé avec plusieurs séries tend à disparaître, y a qu’à voir la disparition de bon nombre de magazines de prébublication (Lanfeust Mag, etc). C’est tout le secteur presse BD qui s’est cassé la gueule, et la librairie qui maintenant est le refuge pour les comics.

      Alors oui ça change pas la question du prix de l’album comics (mais il y a aussi la question de son coût), et autant oui c’est cher, mais en vrai par rapport à cette question de valeur perçue, est-ce que les lecteurs paieraient 10 euros pour des albums souple de mauvaise qualité ? Ils le font quand c’est 3 euros chez Carrefour, mais c’est des albums assez « jetables » c’est pour ça qu’on les prend aussi, parce qu’on estime qu’un produit de la sorte, pas ultra quali (sur la fab, le contenu ça dépend) ça les vaut. Donc y a cette histoire de double format pour faire comme avec le poche, mais le lectorat comics est pas assez grand pour que les éditeurs se permettent ça. Problème insolvable ?

      Après sur cette question du prix, reste à mon avis deux modèles dont il faudrait qu’on parle plus : déjà : le prêt. Il faut que les comics se prêtent entre particuliers (limite développer une plateforme de particuliers à particuliers qui s’échangeraient des comics à lire, y a pas une start up à faire ?). Et deux : les bibliohtèques. Perso quand j’étais collégien, lycéen, étudiant et même en thèse alors que je gagnais ma vie, j’ai lu tous mes comics par bibliothèque, et c’est un aspect qui n’est plus assez discuté.

      • Merci d’avoir pris le temps de me lire et merci beaucoup pour cette réponse rapide et très complète !

        Je partage tout à fait ton constat. C’est vrai que le système « idéal » d’il y a quelques années (publication de la majorité des titres en kiosque à bas prix et republication des séries emblématiques en relié) n’est aujourd’hui plus viable.
        Pour ma part, la fin du kiosque m’a beaucoup éloigné des Big Two (et surtout de DC). J’ai maintenant beaucoup de plus de mal à suivre en relié les séries que je suivais auparavant en kiosque (financièrement et en terme de rythme de parution). Ce n’est pas forcément un mal puisque ça me permet aussi de me tourner plus vers les titres indés (quitte à débourser 17 euros, autant le faire dans une série qui le mérite et qui en a besoin).
        Comme tu l’as dit, c’est plus généralement tout un pan de la bande dessinée qui est en train de muter : on est passés au cours du XXe siècle d’un médium 100% presse à un médium quasi à 100% albums librairie. L’avenir nous dira si c’est une évolution positive ou négative, d’autant qu’on n’est encore qu’aux balbutiements du numérique (comme Corentin aime souvent le rappeler).
        Heureusement certains piliers tiennent encore (le magazine Spirou est un excellent moyen de suivre le catalogue Dupuis à bas prix, Fluide Glacial tient encore le coup, Tchô vivote de façon intermittente pour le catalogue Glénat… et même Métal Hurlant ressuscite – même si on s’éloigne un peu du format kiosque) et des initiatives ponctuelles permettent encore de découvrir des titres vers lesquels on ne se serait pas nécessairement tourné en album (les spin-offs Mutafukaz, Punch, Le Château des Étoiles, Le Château des Animaux…). Si ces initiatives alternatives fonctionnent (et d’après le podcast Kinaye, ça a l’air de marcher), il y a peut être encore de l’espoir…

        Et c’est vrai qu’il y a des modes de « consommation » alternatifs à l’achat. C’est effectivement un point à creuser…

        En tout cas, vos podcasts ont le mérite de soulever les bonnes questions et de mettre en lumière les titres à valoriser !
        Continuez comme ça !

    • Merci de cette réponse, qui va me donner l’occasion de préciser quelques éléments. Tout d’abord, le fait que cet échange avec Arnaud se fait de manière très spontanée, et que forcément, il y manque parfois la structure et la précision que l’on peut avoir lorsque l’on travaille à l’écrit, et que l’on a la possibilité de se relire et de compléter son argumentation. La question du prix est un sujet qui revient souvent sur le tapis, et pour bien la traiter, il faut aborder des aspects très divers (les études sur le lectorat, la notion d’élasticité des prix, les contraintes de production des éditeurs, les standards pratiqués sur le marché, etc.).

      Soyons direct: le meilleur moyen de voir les prix baisser, c’est de réussir à transformer le segment (de niche) des comics en genre mainstream. Or, il faut reconnaître que malgré le succès des films et séries des Big Two, on rame joyeusement des deux côtés de l’Atlantique. Donc il y a du boulot de ce côté-là.
      Si les comics sont au prix où ils sont aujourd’hui, c’est parce que les éditeurs n’ont pas forcément d’autre choix. Leur but n’est pas d’arnaquer au maximum leurs lecteurs, mais de trouver au contraire une forme d’équilibre entre un minimum de rentabilité et un maximum de ventes. L’équation est complexe, parce qu’il y a cette question de valeur perçue qui entre en compte, et qui fait que l’on tombe sur la fameuse question de l’élasticité des prix. En gros, les ventes ne sont pas corrélées linéairement avec le prix — si tu baisses le prix de 5%, tes ventes ne vont pas augmenter de 5%. Cela fonctionne plutôt par paliers, et avec des effets plus ou moins importants.

      J’entends bien l’envie de lire plus, alors que l’on a un budget limité. Arnaud a détaillé pas mal d’alternatives, et de moyens de contourner ces limites (j’ai moi-même fait mon éducation en Marvel en empruntant ou en lisant debout en magasin). Ensuite, je dirais que c’est plutôt quelque chose de positif: d’avoir envie de lire plus, parce que cela veut dire qu’il y a cette envie, alors que l’on se lamente de ce que les jeunes ne veulent plus lire. C’est super d’avoir cette envie, de se dire qu’il y a beaucoup de choses encore à découvrir, et qu’un jour, quand on en aura les moyens (les sous et/ou le temps), on pourra tout lire.

      Sur ce dernier point, peut-être plus que le côté « déconnecté » que tu suggères, c’est plus une forme de résignation qu’il faut voir de ma part. C’est peut-être lié à l’âge aussi, mais je sais que je ne peux pas tout lire, et ce n’est pas grave. J’ai eu ma phase de boulimie (j’ai découvert quasiment à leur sortie l’arrivée de Vertigo et de Wildstorm, en essayant de tout suivre ou presque), et j’en suis revenu. C’est peut-être une question de phase dans sa vie de lecteur, ou de typologie de lecteur — il y a beaucoup de choses à creuser de ce côté-là, et encore une fois, la discussion avec Arnaud était plus l’occasion d’échanger des hypothèses plus que d’asséner des vérités indiscutables.
      Au plaisir d’échanger encore.

      • Merci beaucoup pour cette réponse également très complète !
        Je comprends parfaitement l’exercice périlleux du podcast sans montage et que les mots peuvent parfois dépasser la pensée. Loin de moi l’envie d’en faire une attaque directe, je souhaitais simplement partager ma surprise sur ce passage à mon sens un peu choquant (même si j’entends bien que ce n’était pas volontaire et par ailleurs le reste de l’émission était très intéressante et développait des points importants).

        Vous avez parfaitement détaillé le calcul pour fixer les prix des comics (dans cette émission et celle de Sullivan Rouaud) et sur ce point il semble compliqué de rogner des marges sans qu’un des acteurs du livre en pâtisse (à part peut être le distributeur qui aurait les reins plus solides ?). Je ne suspecte pas du tout les éditeurs d’abuser sur les prix. J’ai également conscience que la niche comics reste un vase clos difficile à renouveler.

        Cela étant dit, sans avoir de solution miracle, et en prenant bien en compte les autres facteurs d’achats que tu expliques, je continue néanmoins de penser que pour la bande dessinée redevienne un médium vraiment populaire, une des clefs principales reste le prix. On n’arrivera pas à faire venir un nouveau public avec des albums à 20 euros. C’est une marche trop dissuasive pour s’y hasarder. La barre psychologique des 10 euros me semble déjà importante (une des raisons – parmi tant d’autres – du succès des mangas). L’exemple développé par Arnaud me semble très parlant : avec un vingtaine d’euros, on peut tenter trois tomes 1 de mangas ou un seul comicbook. En cas d’album décevant, l’erreur coûte tout de suite plus chère (sans être grand lecteur de manga, ce raisonnement me parle). C’est une façon très pécuniaire de raisonner mais avec un budget limité, on peut souvent être confronté à ce type de choix.
        Pour reprendre un exemple que j’ai cité plus haut, la série Putamadre d’Ankama a été proposée en 6 fascicules à 3,90. Au total, la série revient à 23,40 euros, soit plus que l’album compilé
        (à 19,90 €) mais le risque pour un nouveau lecteur est moins grand de tester quelques numéros à moins de 4 euros que d’acheter directement l’album. Je ne sais pas si l’opération a été rentable pour l’éditeur, mais pour le lecteur que je suis, ça m’a permis de me lancer dans le label 619 (alors que je n’avais encore rien lu d’eux, notamment à cause des prix plus élevés des albums). Je pense que les comics gagneraient à retrouver ce type de produit d’appel : quelques numéros de séries principales et emblématiques pour quelques euros.
        Mais je ne parle ici que de mon point vue (loin d’être une vérité indiscutable), avec les lunettes d’un lecteur ayant grandi avec le kiosque. Je me doute que tous les lecteurs n’ont pas les mêmes habitudes de lecture que moi (la preuve avec le faible taux de conversion des collections à petits prix).

        Je ne dis évidemment pas que c’est le seul levier. D’autres freins à l’achat sont importants (accessibilité d’un univers partagé de plus de 70 ans notamment, méconnaissance des auteurs et des titres indépendants, etc.).
        Un des leviers d’actions passe aussi par la diffusion et le partage d’émissions comme celle-ci !
        Encore merci !

        • Alors une première remarque: « pour la bande dessinée redevienne un médium vraiment populaire »… sociologiquement parlant, dans les études sur le lectorat que l’on a sur les 30 dernières années, la bande dessinée n’a jamais été populaire. Le bouquin de Sylvain Lesage sur l’histoire de l’album de bande dessinée (« Publier la bande dessinée ») est assez fascinant en ce qu’il montre que l’origine du format de l’album, c’est le cadeau de Noël (et donc un truc volontairement un peu cher). Mais depuis 30 ans, au moins, on est sur du lecteur CSP+ — le seul changement est apparu dans l’étude du CNL en 2020, qui montre que pour la première fois, on a du CSP- majoritaire côté manga.
          L’histoire du comics en kiosque de Yaneck Chareyre montre un recul très marqué dès le milieu des années 1990. Et pour avoir vécu les années 1980-1990, le sort du comics en kiosque n’était pas terrible, car très mal considéré, pas toujours facile à trouver, publié un peu n’importe comment et avec des traductions parfois approximatives.

          Ensuite, la question des fascicules souples d’Ankama: il y a eu plusieurs tentatives de revenir à ce format (la collection 32 de Futuropolis, Coconino s’y était essayé aussi, les Infinite 8 de Trondheim, etc.), qui ont toutes été sans lendemain. Les raisons sont multiples, mais en gros, ce sont des objets difficiles à mettre en librairies (parce que fragiles, parce que mal adaptés aux rayonnages en place, parce que ça fait plus de références donc moins rentable, etc.), et que les ventes ne s’y sont pas retrouvées (d’autant plus qu’une partie des acheteurs sont des fétichistes du livre).

          En fait, l’une des solutions pourrait être d’envisager un format « poche » équivalent à ce que l’on a à la littérature, qui permet à la fois une rentabilité élevée pour l’éditeur sur la version grand format, puis un format accessible pour l’acheteur une fois sorti au format « poche ». Seul problème: ça ne marche pas en bande dessinée. Il y a eu des essais, mais la réduction des planches est rarement satisfaisante, et le public véritablement acheteur est trop réduit pour que ces versions soient rentables. Les intégrales ont répondu à une double demande: remise à disposition d’anciennes références et création de « nouveauté » compatible avec un circuit de distribution organisé autour de la rotation élevée des ouvrages. Mais ces intégrales restent au même format, et sont encore plus chères (mais présentent un meilleur ratio nombre de pages/euro dépensé).

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